jour de la sirène #2 – le feutre
Le feutre en quelques mots :
Le feutre est sans doute le textile le plus ancien du monde. Si les modes de fabrication sont divers, le principe reste toujours le même : des fibres d’origine animale (chèvre, mouton, chameau, lapin, castor) s’amalgament sous l’effet de la chaleur, de l’humidité et du frottement.
Ces procédés de fabrication, qu’ils soient manuels ou mécaniques, confèrent au feutre de multiples qualités qui vont en faire un matériau de prédilection dans les champs de la confection (imperméabilité des chapeaux, vêtements et chaussures), de la décoration (ornements, couverture) et de l’habitat (isolation phonique et thermique) notamment.
Depuis une vingtaine d’année, le feutre connaît un regain d’intérêt, notamment auprès des artistes textiles et des designers, mais aussi des architectes.
Laine bouillie, feutre ou feutrine ?
La laine bouillie est faite à partir d’un tissu de laine (un jersey la plupart du temps) qui est feutré à l’eau bouillante. Ce qui nous est arrivé à tous-tes lorsqu’un pull en pure laine s’est égaré dans une lessive à 60° ou plus.
Contrairement à la laine bouillie, le feutre de laine n’est pas tricoté ou tissé, mais ce sont des fibres de laine qui se sont amalgamées entre elles pour créer une étoffe non tissée.
La feutrine quant à elle est composée de fibres synthétiques, là où le feutre est composé de fibres animales (alpaga, cachemire, angora).
Feutre artisanal ou feutre industriel ?
S’il sont fabriqués avec le même matériau de base, leur rendu est totalement différent : le feutre artisanal est irrégulier et matiéré, et se différencie du feutre industriel dont la texture est très homogène.
Plus d’infos sur les particularités de l’un et de l’autre :
www.lilylatifi.com/actualites/materiaux-souples/le-feutre-artisanal-et-le-feutre-industriel
L’art et le feutre
Dans le champ de l’art, si l’on pense feutre, on pense inévitablement au controversé Joseph Beuys dont on fête le 100° anniversaire cette année et qui en fit un matériau essentiel dans son art.
Voilà la légende : à 22 ans, Joseph Beuys entre dans l’aviation allemande. Son avion est abattu en Crimée, où il est recueilli par les Tatars. Dans un état de brûlure critique, il est déshabillé, enduit de graisse et enroulé dans du feutre. Cette (fausse) expérience devient la base de la mythologie personnelle de Beuys, qui toute sa vie utilisera pour ses performances du feutre et de la graisse.
Pour en savoir plus sur Beuys
blog.artsper.com/fr/la-minute-arty/10-choses-a-savoir-sur-joseph-beuys/
Pour ma part, je me sens beaucoup plus proche de l’œuvre d’Eduardo Chillida, dont le Musée des Abattoirs de Toulouse offrit une exposition en 2018, où l’on vit ses magnifiques impressions d’encre sur feutre.
Place du feutre dans mon travail
J’utilise le feutre de laine depuis que j’ai commencé à faire des bijoux ; j’utilise essentiellement le feutre industriel, notamment pour les montages de colliers.
Pour cette édition de la sirène, j’ai fait quelques recherches dont voici les résultats. Dans la série « tout peut faire bijou », mention spéciale pour le triptyque « bagues en feutre de poils d’Alto » faites avec les poils que notre chien a perdu au début du printemps !