jour de la sirène #3 – la croix
La croix en quelques mots :
Symbole religieux ou identitaire, symbole typographique, mathématique, symbole d’orientation, signe graphique, alphabétique,… le terme de croix est aussi utilisé en architecture, en astronomie, en botanique, en numismatique, dans les domaines de la mer, de la pêche, de la broderie, ou encore dans celui de la mécanique !
Croix des carrefours, croix des cimetières, croix des pharmacies, des hôpitaux, croix laïques ou religieuses, ce signe archétypal et universel appartient à tous les domaines… même à celui de la bijouterie (la mise en croix est la première opération de la taille d’une pierre).
En bref, aucun domaine ne semble échapper à l’utilisation du terme ou du signe de la croix.
Les formes de croix
Sur le plan formel, la croix se définit comme un « ensemble formé de deux branches ou de deux éléments qui se coupent à angle plus ou moins ouvert, généralement à angle droit » (cnrtl).
Il existe donc une multitude de déclinaisons ; les plus couramment utilisées sont la croix grecque (croix dont les quatre branches sont d’égale longueur), la croix de Saint André (croix en forme d’X), et la croix latine (croix dont une branche est plus longue que les trois autres).
Si les deux premières appartiennent au registre laïque, la croix latine appartient au religieux. Cela est sans doute lié à son étymologie : le terme de « croix » vient du latin « crux » qui signifie « gibet » ou « potence », d’où le terme de crucifixion. Le christianisme en a fait son principal symbole en l’associant à la crucifixion du Christ.
« L’art de la croix, la croix dans l’art »
(titre d’une exposition qui eut lieu en 2017 à la galerie parisienne « Roi Doré »)
Au début du 20° la croix s’est totalement détachée de l’iconographie chrétienne : représentation de la croix sans le crucifié, émergence de toutes sortes de croix en rupture avec la croix chrétienne dite latine.
Elle devient un signe plastique : le croisement d’une ligne horizontale et verticale.
Pour Kazimir Malévitch la forme de la croix est avec le cercle l’une des figures privilégiées par l’artiste, toutes deux dérivant du carré, le référent absolu de son système qui vise à créer une nouvelle réalité.
Dans une interview en 1994, Tapiès explique qu’il a commencé très tôt, dans les années 40, à insérer la croix dans son langage plastique :« C’était tout de suite après la guerre civile et dans les premiers temps de la Seconde Guerre mondiale. A l’époque, on ne voyait autour de nous que des cimetières, les croix étaient très présentes. »
Point de croix
La où certains utilisent les pixels, d’autres usent du point de croix comme outil visuel.
Julie Cockburn artiste britannique se tourne vers le détournement de vieilles photographies, sur lesquelles elle ajoute des motifs géométriques en broderie.
Quant à l’artiste lituanienne Severija Inčirauskaitė-Kriaunevičienė, son travail, bien que basé sur le classique point de croix, l’est beaucoup moins sur le choix de ses supports. On peut dire que tout y passe: seaux en métal, arrosoirs, cendriers, pelle, lampes, casseroles et ustensiles de cuisine.
Place de la croix dans mon travail.
Jusqu’à ce JDS n°3, la croix n’avait aucune place dans mon travail. Alors, comme point de départ, je me suis attachée à considérer la croix comme « croisement d’une verticale et d’une horizontale ». Une direction de travail suffisamment souple pour vagabonder sans trop se perdre…
L’occasion pour moi aussi, en retrouvant les travaux de Malévitch et de Tapiès de reprendre un travail d’estampes. Et puis, à loisirs, quelques exemplaires de petite papeterie.
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